Sainte Anne à La Palud

Mémoire d’un grand pèlerinage en terre de Bretagne

Description : kroaz du                                                  Description : Amirauté de Bretagne


Description : annaa

Description : nouv 157

Description : DSCN0768

Familh ar goulou etre oabl ha douar

Familles de lumière entre ciel et terre à Sainte-Anne-la-Palud

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Ouvrages de références photographiques :

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Préface par Gaële de La Brosse

Cofondatrice et rédactrice en chef de la revue Chemins d’étoiles et auteur du livre Tro Breiz, les chemins du Paradis,
Pèlerinage des Sept Saints de Bretagne
(Presses de la Renaissance, 2006)

Dans le Porzay, au fond de la baie de Douarnenez, sur un écrin de verdure, se dresse fièrement le sanctuaire de Sainte-Anne-la-Palud. Sur le côté nord de la chapelle, dans la pénombre, se tient une statue couronnée. C’est la « mamm goz ar Vretoned », la grand-mère des Bretons. Entre ses mains, elle porte un livre ouvert qu’elle montre à sa fille, Marie, également couronnée : c’est le recueil de la Parole, du Verbe qui s’est fait chair – qui s’est fait Lumière pour éclairer le chemin des hommes. Les deux femmes sont élues, distinguées entre toutes pour délivrer un message. Sainte Anne est, il est vrai, l’indispensable initiatrice (Hannah signifie grâce), celle qui détient la connaissance. Ne succéda-t-elle pas à Ana, déesse celtique de la vie et de la mort, qui régnait autrefois sur les zones marécageuses, portes de l’autre Monde ? Les paluds ont été recouverts par la furie de la mer ; l’eau et le sable ont englouti l’oratoire érigé au VIe siècle par saint Gwenolé sur ordre du roi Gradlon, pour racheter les habitants de la ville perdue par la folie de Dahut, Is la maudite, ensevelie au large.

Le sentier qui menait au sanctuaire primitif, serpentant entre les dunes, s’appelle toujours Hent Santez Anna Gollet : le chemin de Sainte-Anne-Disparue. Il conserve le souvenir de la foule des pèlerins qui, jadis, se pressaient pour venir rendre hommage à celle qui avait daigné habiter parmi eux. Car, selon une pieuse légende du XIXe siècle, reçue par une pauvre mendiante, sainte Anne était bretonne, et serait partie en Judée pour épouser Joachim ; puis elle aurait retrouvé son pays natal pour y passer ses derniers jours. Jésus serait même venu lui demander sa bénédiction en ces terres, accompagné de l’apôtre Pierre, à la fin de sa vie. On voit encore la source intarissable qu’il aurait fait jaillir de son bâton : c’est la fontaine de Tout-Remède, où les pèlerins vont se purifier.

Le pèlerinage de Sainte-Anne-la-Palud est – avec celui de Rumengol – l’un des plus importants de Cornouaille. « Nulle fête n’est comparable à celle de la Palude, et celui-là ne sait point ce que c’est qu’un pardon, qui n’a pas assisté, sous la splendeur du soleil béni, aux merveilles sans égales du pardon de la Mer », écrit Anatole Le Braz. Comme des milliers de fidèles, Jean-Pierre Dacos a été touché par sa grâce et revient souvent emprunter le sentier escarpé qui, de la plage, monte vers le sanctuaire. « Hent douar », chemin de terre, « hent goulou », chemin de lumière. Trace d’une mémoire ancestrale dont le souvenir se transmet aux générations qui perpétuent la geste pèlerine. Sillon radieux qui se fraye un passage dans la grisaille des jours…

Un pardon, en Bretagne, c’est le temps fort de l’année, où l’on vient honorer le saint de la paroisse : « une fête de l’âme », dit Charles Le Goffic. Comme tout pèlerinage, c’est aussi un temps fort dans la vie, où l’on se révèle à soi-même dans la grandeur de l’effort consenti. « Devenez ce que vous devez être et vous mettrez le feu au monde entier », conseille Jean-Pierre Dacos en rappelant les paroles de sainte Catherine de Sienne.

C’est là le message des flambeaux allumés le soir sur la dune. Le pèlerinage ouvre la voie de la métamorphose où l’être « reconnaît » ce qu’il doit devenir pour rayonner autour de lui. Protectrice de la famille – de la grande famille des pèlerins –, sainte Anne en est la médiatrice, celle qui aide à passer du monde souterrain des ténèbres vers la lumière du jour glorieux. Là, pour les pèlerins qui sont venus l’honorer, elle tient dressée sa table, prête à offrir la nourriture qui rassasie le corps et l’âme. Et tend son livre ouvert à tous ceux qui, répondant à l’appel, voudront feuilleter les pages de la vie en gravissant le chemin qui trace un rayon lumineux, en cette fin des terres qui se confond, mystérieusement, avec le Ciel.

Introduction

Pourquoi un nouveau livre sur le Pardon de Sainte-Anne-la-Palud ?

Il n’entre pas dans notre intention de réaliser une relecture de l’historique ni de la géographie de l’évènement.

Nous voulons simplement présenter un album de photos diverses accompagnées d’un texte fait de douceur et de mémoire. N’est-il pas important d’entretenir la mémoire familiale, celle des lieux, celle des rencontres entre le ciel et la terre ?

Ce que les générations nous ont transmis est déposé dans un creuset exceptionnel fait d’amour et de fidélité.

Le Pardon est une occasion de se réveiller, de retrouver le chemin de la vie simple et authentique. Une façon de replonger dans ses racines et de les arroser de notre présent.

La famille demeure un ciment, un phare, une balise pour notre société et nous devons conserver cet héritage de la création de toute éternité.

La sainteté est un signe vivant dans notre monde et signe de l’éternelle jeunesse de Dieu. Une sainteté incarnée est toujours habillée de liberté et ce rêve réalisable pour tout un chacun est également celui de Dieu signe de sa tendresse à notre égard. En novembre 1976, Paul VI proclamait :  « L’Eglise comme le monde auront toujours besoin de nouveaux saints. Le culte de la sainteté humaine non seulement n’enlève rien au culte souverain dû à Dieu, mais au contraire il Le célèbre et Le glorifie ».

Chers lecteurs, le rêve sacré est constitué en nous depuis la création du monde et le raviver par un démarche de foi et d’espérance nous comble de la paix et de la miséricorde divines.

Comme « il est bon beau de se retrouver en frères tous ensemble », louer le Seigneur, la Vierge Marie, Sainte Anne, constituera toujours un acte de témoignage et d’élan filial.


Première partie

Le Pardon de Sainte-Anne-la-Palud

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Hent douar

Hent  goulou

Chemin de la terre

Chemin de lumière

Hannah ou la « Grâce » de la race de David, repose en terre de France et de Bretagne. Un bras qui porte, une côte pour la respiration, voici les reliques déposées dans le creuset de foi de La Palud.

Un anneau familial unit désormais cette terre à la Famille du Ciel comme le rappelle l’anneau de clochers qui ceinture la baie, mystère du lien de l’alliance comme l’anneau d’or du Loscolo.

Les hommes connaissent la légendaire muraille de la ville d’Is qui protégeait des flots. Une ville aujourd’hui détruite mais grâce à laquelle existe le pèlerinage de Sainte-Anne-La-Palud, une fondation de foi et de rogations existant depuis les environs de l’an 500. Et comme l’écrivait l’Abbé P.L’helgouale’h : « A travers les siècles est accouru ici le peuple chrétien. » Aujourd’hui chaque année, le peuple se souvient et garde sa lampe allumée.

Merveille de la sainte tradition du Ciel qui s’unit aux hommes de Bretagne, Sainte Anne qui porte la Vierge Marie qui porte l’Enfant Jésus nous montre son désir de porter ses enfants en grand’mère fidèle. Sainte Anne est la merveille unifiant le Ciel et la terre. Oui, quelle merveille d’imaginer Jésus et sa grand-mère, quel bonheur de pouvoir vivre dans le cœur, une telle certitude.

La grand-mère des Bretons a beaucoup de choses à raconter et à nous dire encore aujourd’hui.

Tenez vos lampes allumées demande notre Seigneur.

Pour Sainte Anne à la Palud, allumons le cierge. A la veille du Pardon le troisième week-end de août, c'est-à-dire dès le vendredi soir, accomplissons la procession des vœux ou des miracles. Demandons, implorons. Recherchons la terre ferme. Rappelons-nous que si le mot la Palud vient de la Palue, le marais, il vient aussi d’Ana.

La mémoire de l’homme est bien souvent courte. Alors il s’endort, il sommeille.

Pourtant des évènements du passé sont inscrits dans la mémoire du monde : les flots ont déjà submergé, le feu a déjà détruit.

Un message est posé entre la pointe du Raz et le Cap de la Chèvre. Une ville a déjà été balayée par la mer, une chapelle a déjà reculé trois fois devant la montée des eaux.

Puisse la Bretagne ne jamais oublier. Puisse la famille bretonne préserver et transmettre le message du Ciel à la terre. Un message qui ne pourra se comprendre que dans la lumière. Familles de lumière, vivant entre ciel et terre, ne laissez jamais tomber les bras !

Lors du Pardon, l’Eglise bénit la mer et la terre. Que les hommes comprennent le sens de la bénédiction afin de recevoir le feu, celui de l’espérance, de la persévérance afin de devenir et de demeurer des veilleurs.

Dès les premiers temps, des moines gardiens avaient établis en effet une couronne autour de la chapelle à une distance de un à trois kilomètres. On les appelait ar Vouster.

Quel bonheur de dire « oui » et d’être ainsi gardien de la tradition. Quelle joie de garder le cierge allumé pour le jour où notre Seigneur viendra et nous montrera le sens de sa famille établie pour notre salut. Quelle joie de préparer la couronne de la royauté par le respect de la mémoire sacrée.

Je profite de ce moment d’écriture pour remercier tous les gardiens du passé de tous les Pardons de la terre de Bretagne.

Puissent les cœurs des parents d’aujourd’hui former les veilleurs de demain.

Le royaume de Dieu est au-dedans de nous et c’est l’Esprit qui montre à des moments précis ce qu’il faut donner, ce qu’il faut offrir pour que notre vie soit comme une action de grâce dans le saint nom de Anne. Une vie célébration avec une tension continuelle vers le royaume du Père.

L’humilité nous commande de nous pencher, de nous incliner, pour saluer comme Dieu s’est penché sur son humble servante. Et lors de nos pèlerinages, Dieu vient nous relever car chaque inclination, chaque marque d’amour et de respect, est un témoignage de notre mémoire amoureuse à Son égard.

Hent douar, chemin de terre dont naît toute création.

Hent goulou, chemin de ciel où aboutit toute quête.

Espérance du cheminement sur la terre où chaque homme et chaque femme transforme sa douleur en révélation : « La route est longue. Mais de la crête enflammée, du soleil jaillira une clarté intense afin que le voyage de l’incohérence prenne fin sur le sable, dans la chaleur et l’embrasement intense d’une terre ressuscitée. » (J. Duquoc )

Même si les cœurs versent des larmes, celles-ci ne seront que eau, ou sang ou feu. Bref, elles seront trinitaires et signes de l’union divine en l’homme.

Dans Darzay-Breiz, ne lit-on pas : « Il n’eût pas été chrétien dans son cœur celui qui n’eut pas pleuré à sainte Anne. »

Nous serons consolé comme une mère console son enfant. Nous serons étreints dans des bras familiaux et nous les reconnaîtrons : « Unique est ma colombe, unique ma parfaite. Elle est l’unique de sa mère, la préférée de celle qui l’enfanta ». (Cantique des Cantiques, 6-9

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La Vierge Marie, étoile de la mer, Notre Dame de l’Arche, nous attend sur le rivage de la Palud comme vient se poser sur ce rivage le présentoir des reliques du saint corps familial.

Un enseignement de la sainte famille de Anne et Joachim

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L’offrande à Dieu

Quel échange mystérieux quand l’homme et la femme se remettent l’amour, le fruit de leur amour. Un amour qui appartient à qui puisque tout vient de et retourne à Dieu ? Echange amoureux où l’homme remercie la femme, la femme remercie l’homme, où le couple forme le cercle familial idéal: Cet enfant qui vient de toi, je te le donne.

Dans cet oubli de soi, chacun rend le don de la vie à Dieu tout en ayant la responsabilité de la transmission au-delà des générations passées et futures. Cet acte répété du don de la vie construit et entretient la mémoire de la vie donné à l’homme par le Créateur.

Les petits enfants de sainte Anne

Sainte Anne est femme, épouse, grand-mère. Elle est l’image même de la tradition familiale. La femme belle et vertueuse, mirage de nos grands déserts moraux. « La femme nous remet en communication avec l’éternelle source où Dieu se mire. La candeur d’une enfant qui ignore sa beauté et qui voit Dieu clair comme le jour est la grande révélation de l’idéal, de même que l’inconsciente coquetterie de la fleur est la preuve que la nature se pare en vue d’un époux. » (E. Renan)

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Mémoires

La Palud, on t’écrit de partout car tu ramènes aux sons de la première enfance, ceux de l’Innocence, la voix du père, le chant de la mère. Tu ramènes à la première lumière, celle de la naissance. Tu ravives les parfums du chemin retrouvé. Tout ce qui dort en l’homme est chez toi ranimé. Tes rivages entraînent puis effacent les pas. Ils se rappellent tes ancêtres vivant encore aujourd’hui à chaque claquement de ton Gwen ha du. Mystère de la terre où couve le feu de l’espérance d’une nation sainte. Tout vibre de plus en plus fort car ta sainte famille du Ciel sait que tu l’aimes.

La Palud, réveille ceux qui sont endormis !

Ecoutons Ernest Renan : « Il me semble que j’ai au fond du cœur une ville d’Is qui sonne encore des cloches obstinées à convoquer aux offices sacrés des fidèles qui n’entendent plus. Parfois je m’arrête pour prêter l’oreille à ces tremblantes vibrations, qui me paraissent venir de profondeurs infinies, comme des voix d’un autre monde. Aux approches de la vieillesse surtout, j’ai pris plaisir, pendant le repos de l’été, à recueillir ces bruits lointains. »

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La vénération à Sainte-Anne-la-Palud remonte au temps des Celtes qui pensaient que l’âme des morts errait dans les marais et Ana déesse celtique de la vie était vénérée dans ce marais la Palue. Mais le lieu hérita de la venue vers le IVème. siècle, de moines irlandais et gallois venus évangéliser l’Armorique. Que de noms, que de saints, que de couronnes avec saints Déi, Guénolé, Guen, Mélar, Mahouarn, Conogan, Erlé, Hubert, Yves,…

Âmes bretonnes qui reprenez les cantiques aux syllabes douces, vous vous nourrissez des musiques de la terre et celles du cœur de l’homme. Vous vous nourrissez de l’histoire de ce lieu où depuis la première chapelle balayée par les flots vous gardez la mémoire d’un chemin perdu dans les landes et conduisant à la plage, Hent santez Anna kollet, le chemin de Sainte Anne La Disparue.

Aujourd’hui on célébre dans la dernière église, la quatrième, élevée en 1858.

Le Pardon

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C’est le rassemblement pour la fête du saint Patron. Le Pardon renvoie à la tradition des indulgences. Chacun est invité à s’unir au saint vénéré. Au-delà de la fête du saint Patron, nous sommes dans le pèlerinage de l’esprit : « Apprends-moi les mots qui réveillent un peuple, et j’irai, messager d’Espérance, les redire à ma Bretagne endormie » (J.P. Calloch’s dit Bleimor )

L’histoire de ce Pardon remonterait au roi Gradlon avec des traces historiques aux XIIIème. siècle. Jusqu’au milieu du XVIIIème. siècle la fête se célébrait le dimanche suivant l’Ascension. Actuellement, le Pardon se pratique le dernier dimanche du mois d’août depuis 1750.

Les temps forts s’échelonnent sur trois journées. L’Eucharistie du vendredi soir, la procession aux flambeaux le samedi soir, la veillée de prières et l’Eucharistie. Le dimanche est présidé traditionnellement par un évêque avec la grand-messe du matin, suivie l’après-midi des Vêpres, de la Procession, de la bénédiction de la mer et de la terre puis de la bénédiction du Saint Sacreme

En chemin

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En s’engageant, en faisant mémoire, on fait route pour se rappeler, pour retrouver le Cantique du Soleil qui élève au bout de la nuit car « à celui qui a soif, Dieu vient se révéler. »

Soyons pauvre et humble pour faire comme saint François d’Assise, un pèlerinage de notre vie et plus encore à travers l’hymne à la nature et à la création

La dynamique du chemin est une dynamique d’espérance

Les chemins de sainteté passent par des rencontres de lieux et de personnes.
Les lieux peuvent être des chapelles, des églises, des sanctuaires. Les personnes peuvent être des saints, des bienheureux, des communautés.
Les chemins de sainteté s’articulent autour d’une tension de désir, celle de donner un sens à notre vie. Ils peuvent devenir des chemins de paix.
Car saints nous le sommes dès le ventre de notre mère : « C’est toi qui as créé mes reins, qui m’as tissé dans le ventre de ma mère. Je reconnais devant toi le prodige, l’être étonnant que je suis : étonnantes sont tes œuvres, toute mon âme le sait. Mes os n’étaient pas cachés pour toi quand j’étais façonné dans le secret. » (Ps. 138 (139), 13-15)

Un chemin de sainteté peut donc rafraîchir notre existence, la placer sous un éclairage nouveau et ce dans des perspectives d’espérance.

Il n’est pas possible de concevoir un chemin comme quelque chose de fixe. Car tout chemin est constitué d’une assise (fondations, fondement) et d’un revêtement (forme, qualités de recouvrement, indications, aménagements). Et il n’a de réalité que s’il possède un point de départ et un aboutissement.

C’est en cela que tout chemin est une dynamique puisqu’il possède un sens de déplacement.
Saint Louis Grignon de Montfort inclut toute dynamique du cheminement ou du déplacement dans la personne même de la Vierge Marie : « Premier disciple de Jésus entre le oui de l’Annonciation et le oui du Calvaire. » (Le livre d’or, p.347).  Elle est chemin de vie.

Sur le Chemin avec la Vierge Marie

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La Vierge Marie nous demande de nous mettre en chemin avec elle (chemin terrestre depuis l’Annonciation)  jusqu’à l’aboutissement du chemin spirituel (transfert dynamique du bois de la Croix à la Première Eglise). Car c’est entre les deux « oui » que se définit la dynamique de la vie, « l’itinéraire de Celle qui fut la parfaite disciple de son Fils. » (Le Livre d’Or, p.348, saint Louis Grignon de Montfort).

La Vierge Marie a toujours gardé les mystères au fond de son cœur. Et son intimité du Cœur des secrets, nous lie à elle d’une façon tout à fait maternelle. Car nous possédons également nos secrets cachés que l’Amour seul peut nous faire retrouver et contempler dans la paix (guérison de la mémoire). Le secret de la Vierge Marie rejoint ainsi le secret du Roi dans les plans de Dieu posés sur chacun de nous.
Quand nous étions dans le sein de notre maman, nous vivions dans le sanctuaire le plus caché de la vie terrestre. Et ce sanctuaire était relié à l’invisible Sanctuaire du Ciel par le secret de la Vie. Après notre naissance, après avoir quitté le sanctuaire terrestre, nous avons été livrés aux étapes du cheminement : l’incarnation.

Accepter le secret de la Vierge Marie et son chemin de vie, définit notre marche du retour vers un sanctuaire de la mémoire où chacun, en toute liberté, pourra retrouver la main qui relève, la main qui conduit.
Cette main est la main de la maternité retrouvée par Marie Mère du Ciel.
Ainsi, le chemin main à main avec la Vierge Marie devient la voie royale de l’Amour vers Notre Seigneur Jésus-Christ : « Si nos contemporains se sentent perdus et déroutés, c’est parce que les histoires modernes ne donnent plus sens à notre expérience du temps, des évènements, et de ce que signifie être un individu. » (T. Radcliffe). Ce terme « étranger », il semble nous coller de plus en plus à la peau jusqu’à nous donner l’impression de devenir étranger à nous-même et plus grave encore, le devenir aux yeux des autres. Nous en arrivons ainsi à vivre petit à petit en terre étrangère. Or chaque homme est pèlerin, car chaque homme est en quête continuelle de sens, dans un espace-temps qui doit redevenir identifiable. C’est en ce sens que nous sommes tous des immigrés en terre étrangère.


                                              Le sens du pèlerinage

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Etre pèlerin, c’est aller vers, partir d’un point pour un autre point. On se dit qu’il faut aller de l’avant dans sa vie tout en espérant retrouver quelque chose du passé, de perdu ou d’oublié. C’est-à-dire espérer quelque chose qui soit élément du passé : « On ne sait jamais ! »
C’est pourquoi le pèlerinage peut faire mémoire d’une rencontre ou de la Rencontre. Le plus bel exemple de Rencontre est celui donné par Luc. 24, 13-15 et16 : « Et voici que ce même jour, deux d’entre eux faisaient route vers un village du nom d’Emmaüs…Jésus en personne s’approcha et fit route avec eux; mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. » Notre pèlerinage de croyant doit idéalement tendre au-delà de nos cécités ou de nos paralysies vers la rencontre de Celui qui Est !
Jésus lui-même ne fut-il pas pèlerin pour accomplir le Volonté du Père ! Aussi, quand l’homme est dit « pèlerin sur terre », c’est à l’image de l’Eglise « en pèlerinage sur la terre » comme il l’est écrit dans Lumen Gentium. (Vatican II)
Le pèlerinage s’associe à la reconstruction de soi, dans la recherche, dans les retrouvailles d’une rencontre avec quelqu’un (le Christ, le pauvre); d’un lieu (ponctuel, exceptionnel, guérissant); d’un lien comme on le lit dans le songe de Jacob : « Une échelle était dressée sur la terre, et son sommet touchait le ciel ; des anges de Dieu montaient et descendaient» (Gn. 28, 12).

Donc, le pèlerinage doit être l’expérience du désir, c’est-à-dire l’expérience commune d’un temps et d’un lieu quand l’homme quitte sa solitude sociale pour une personne, un groupe, un lieu.

La montée et la Rencontre avec Dieu

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La rencontre avec Dieu est l’aboutissement du voyage, la sortie d’Egypte, l’entrée en terre promise.

Rencontrer Dieu ! Alors que dans la société actuelle l’homme a de plus en plus difficile de Le trouver ! C’est le rôle de l’espérance quand la difficulté et l’isolement deviennent une chance pour l’homme. Car c’est souvent dans l’errance et dans la solitude, qu’à force de défricher, on parvient à retrouver la trace originelle, le sentier qui mène à la voie royale.
Mais, il faut que dans l’accélération du temps et des images proposées à l’homme, le « signe du désir de changement » soit remarqué ou préservé.

Au cours de nos journées de courses effrénées, (facilité des images, « zapping », superficialité des rencontres), des temps d’arrêt nous sont nécessaires, l’essentiel ne peut se perdre!
Et cet essentiel, c’est la mémoire, la racine des choses, le sens du mot, le sens d’un regard.

Le risque en effet est réel de voir qu’en multipliant le nombre d’images, les sons ou les rencontres, nous ne puissions plus nous satisfaire d’une image fixe, d’un son unique.

On veut parler ici du sens de l’icône, la plus belle représentation qui soit de l’Image :  « L’Icône nous conduit à une rencontre personnelle avec celui qu’elle représente… Reçois-là comme un baume à toute blessure, à tout manque, à toute souffrance. » (atelier bénédictin)

Or toute image fixe aujourd’hui aux yeux de nos contemporains, n’a plus de sens. Il faut que l’image se démultiplie et qu’elle s’accélère ! L’image fixe renverrait-elle à la crainte, à la peur du silence ? Des arrêts et des silences qui renverraient à notre solitude ?
Aujourd’hui, le monde change très vite et dans cette mouvance qui lui échappe, l’homme n’est pas toujours prêt au changement pour lui-même.
Car tout changement demande une adaptation de soi et une certaine énergie.

Puisse le Moi auto- proclamé de l’homme moderne ne pas occulter et/ou étouffer la mémoire et les racines du passé, celles-là mêmes qui ont pourtant coulé la chape de notre demeure authentique : « Ce qui fut, cela sera ; ce qui s’est fait se refera. » (L’Ecclésiaste 1,9)

On comprend maintenant que parler du pèlerinage de notre vie c’est parler d’un chemin d’espérance pour nous retrouver « comme avant », dans l’unité et la paix avec nos familles de la terre et du Ciel, se retrouver comme avant le péché mortel au temps du paradis terrestre comme le demande Louisa Picaretta.

Le cœur à Cœur

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Nous illustrerons ce pèlerinage de l’espérance par trois temps de rencontre :

Un temps de Visitation : Marie vient nous visiter

Un temps d’appel : Jésus frappe à notre porte

Un temps de rencontre de l’autre : Je deviens un témoin pour la conversion du monde (par la charité, la communication, la communion fraternelle).

Il peut s’écouler parfois beaucoup de temps, voire des années, avant que nous soyons interpellés par une de ces rencontres.
Etrangers en effet à nous-mêmes, nous ne pouvons souvent qu’être refermés sur nous-mêmes, hors de tout sens, hors du temps, hors de tout lieu.
Pour nous consoler, n’oublions jamais que la Sainte Famille vécut en pèlerinage sur cette terre dans bien des situations.
N’oublions pas que sainte Thérèse, du fond de sa cellule, fut proclamée Patronne des Missions en terre étrangère ! N’oublions pas que saint François fut pèlerin en terre sainte vers ses frères de l’autre rive.

Que de mystères à aborder dans toutes ces choses ! Car si Notre Père nous a confié un chemin personnel, il est évident que Son choix nous échappe souvent à cause de nos cécités et de nos errances.
Ce n’est que dans l’abandon et dans la confiance que Son choix pourra coïncider avec le nôtre pour vivre la Rencontre guérissante.

    Le pèlerinage est le lieu de la mémoire du Ciel sur la terre

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Toute offrande de notre personne à Jésus et à Marie est association au Sacrifice Rédempteur de Jésus-Christ pour le monde à travers et au-delà du respect et de la mémoire familiale, celle des grands parents Anne et Joachim.

Dans nos pauvretés, soyons conscients que Notre Père qui a un plan pour chacun d’entre nous, peut nous associer à certains chemins surprenants pour nous-mêmes comme pour les nations.
Rappelons-nous que le pèlerin cherche à donner un sens à son chemin, un but à sa vie. Il s’agit donc d’une quête d’identité !
Chacun d’entre nous partout dans le monde a une place à tenir, un rôle à remplir. Il convient donc qu’un référent directeur à toute identité soit trouvé.
Et justement, accepter le pèlerinage, c’est partir à la recherche d’une personne ou d’un lieu pour faire mémoire et pour retrouver ce référent existentiel.


La mémoire du référent la plus significative dans lequel nous pouvons évoluer, semble être les chemins du pardon, de l’amour et des modèles de saints qui constituent la trame spirituelle d’un lieu, d’un village, d’une ville, d’une région, d’un pays. Des saints qui par leurs déplacements et leurs visites ont sillonné la terre et ensemencé. Et ces graines qu’ils ont semées, visibles ou invisibles, appartiennent au temps de Dieu.
 

« Les saints et les saintes, les bienheureux d’un pays, constituent comme un chapelet d’un pays pour le Ciel ! Les saints ne vieillissent jamais. Ils ne tombent jamais dans la prescription. Ils ne deviennent jamais des personnages du passé, des hommes et des femmes d’hier. Au contraire, ils sont toujours les hommes et les femmes du lendemain, de l’avenir évangélique, les témoins du monde futur. » (Jean-Paul II)

L’abandon et la confiance

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Savoir quitter son ancrage, son confort, pour naviguer en terre d’espérance, vers des eaux nouvelles, équivaut à lancer nos vies pour nous retrouver immergés et purifiés.

En progressant de la chapelle vers la crête qui domine la baie, Sainte Anne nous entraîne à la progression, au pas à pas, vers l’élévation, pour passer d’un échelon à l’autre de la terre vers le ciel. Chacun d’entre nous, en quittant sa maison, espère ainsi écrire une nouvelle page à l’histoire de sa vie.

En venant ou en revenant à Sainte-Anne-la-Palud, le pèlerin tourne autour des pierres de la chapelle. Il crée un cercle dont le centre constitue le sanctuaire eucharistique et son propre cœur d’homme. C’est un peu comme si chaque pèlerin marquait un nouveau territoire pour lui-même. Celui de la mémoire sacrée.

On dessine ainsi une zone extérieure territoriale et une zone intérieure d’intimité amoureuse. Le monde extérieur géographique rejoint le jardin intérieur du chrétien : « Le cercle est la cellule de l’âme. C’est le lieu de la rencontre : l’invitation au recueillement, à la concentration. En effet, une circumambulation s’accomplit logiquement autour d’un lieu : comme la roue qui tourne autour d’un axe. » (G.de La Brosse)

La famille, le rocher qui nous sauve

Beaucoup de curieux, de touristes, de badauds, viennent se mêler à la déambulation. Ils observent, regardent et ils respirent jusqu’à percevoir des embruns nouveaux. Ils découvrent la force de la famille qui s’avance. Et quand le bébé du couple pèlerin porté dans les bras de ses parents, passe devant eux, ils découvre le renouveau de l’espérance familiale montrée au monde. Car au-delà de la tradition se dévoile le miroir de l’âme familiale déposé en nous par le créateur. A Sainte Anne, ne fait-on pas trois fois le tour de la chapelle lors de son pèlerinage ? N’est-ce pas là la marque du chiffre symbole de l’unité familiale ?

Qu’  « ils sont beaux les pieds qui portent la bonne nouvelle ». Je dirais qu’ils sont admirables les pieds qui gravissent la montagne de l’Amour.

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Au cours de cette « montée » des questions nous arrivent: « Dieu m’aime-t-il à ce point ? » « La sainteté est-elle pour moi » ? Ne nous encombrons pas de ces questions. Car si Dieu a une attente particulière pour chacun de nous, embrassons ce désir fou de Dieu.
Car notre Créateur nous attend dans le Cœur à coeur. Et il n’est pas de plus beau lieu que d’habiter dans la chambre du Cœur de Jésus celle de l’Eucharistie, lieu de la mémoire amoureuse par excellence.
La Voie d’Amour par l’Eucharistie est celle qui peut nous permettre de toujours nous offrir et de communier aux autres : « Mon Dieu, que ma vie de souffrance serve à mes parents, à mes amis, à mes bienfaiteurs, à tous les Chrétiens, aux pauvres pêcheurs, aux incroyants, aux orgueilleux, aux persécuteurs, à mes chères paroisses, à ma noble patrie, à l’humanité entière, c’est-à-dire à Dieu. » (Marthe Robin)

 Se consacrer personnellement à Dieu ou consacrer sa famille correspond à une dynamique individuelle ou familiale qui redéfinit le lieu de la rencontre dans le Cœur de Jésus.
Ce lieu de rencontre est la coïncidence d’un espace et d’un temps qui nous transforme en maison d’or pour le Seigneur.
Le Cœur qui est le fondement même de l’Amour est une maison d’or sertie de différents joyaux : « Je vous conjure de faire votre demeure dans le Sacré- Cœur de Jésus. » (sainte Marguerite Marie à Paray-le-Monial)

Réaliser notre pèlerinage est donc la confirmation de cette offrande de nous-même ou de notre famille à travers l’héritage laissé par nos parents. Et cet héritage est notre porte d’entrée dans les Cœurs d’Or de Jésus et de Marie.
Nous consacrer à ces deux cœurs, c’est réussir notre acte d’identité dans le Père et confirmer ainsi que notre pèlerinage a trouvé son sens.
Réaliser notre consécration, consacrer nos familles, consacrer notre pays, consacrer la Bretagne, c’est finalement confirmer notre lien de la terre avec le Ciel.
Ce que nous avons reçu gratuitement du Père, nous devons en témoigner en disant qu’il nous appartient de donner le Ciel à la terre. Un peu comme si nous étions garants du luminaire d’entrée de la Maison du Père sur cette terre.
Dans ce sens, notre consécration est missionnaire pour nous mêmes et pour les autres: "Consacre-les par la vérité: ta parole est vérité. De même que tu m'as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. Et pour eux je me consacre moi-même, afin qu'ils soient eux aussi, consacrés par la vérité." (Jn. 17, 17-18).

Que notre cœur soit donc une église mariale continuelle, faite de silence, de témoignage, de présence et d’amour, toujours en marche vers les autres en y trouvant le visage de Jésus.

Le Psaume des montées

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L’acte de monter, de s’élever, de grandir, de se rapprocher, amène au lieu du sacrifice. L’élévation jusqu’à la transfiguration. Espérer la Rencontre dans l’émerveillement de la Création comme dans le Cantique des Créatures de saint François ou avec saint Patrick :

« Je me lie aujourd’hui à la puissance du ciel, à la lumière du soleil, à la blancheur de la neige, à la force du feu, à l’illumination de l’éclair, à la vitesse du vent, à la profondeur de la mer, à la stabilité de la terre, à la dureté des rochers. »

Il est important d’entretenir notre espérance par des hymnes et des cantiques afin de préserver la mémoire de la bénédiction. La Vierge Marie, Sainte Anne, Sainte Elisabeth, ont exulté devant la puissance et l’amour de Dieu dans la  manifestation de la Vie.

C’est par l’amour que l’homme peut s’élever, monter vers Dieu. Depuis les gestes les plus simples, quotidiens, jusqu’aux gestes exceptionnelles. C’est au-delà d’une démarche physique faites de périples, que l’âme peut s’élever étape par étape parce que l’homme accepte de s’humilier.

L’Esprit Saint donne l’expérience de la montée vers Dieu à l’homme par un dépôt mystérieux réalisé dans le cœur de chacun.

Dans la démarche de Pardon qui inclut la pénitence et l’indulgence, nous reprendrons les  chants, les cantiques, la louange, pour s’approcher progressivement de l’Eucharistie, sommet suprême de l’ascension.

Et que ceux qui s’approchent avec timidité de la démarche du Pardon ne craignent pas. C’est Dieu qui choisit le lieu et le temps de la rencontre sanctifiante.

Tous nous serons effleurés par touches successives ou par immersion totale. Qui sait !  Les grâces accordées sous formes de guérisons ou de conversions sont inscrites dans les registres  individuels.

«Je lève mes yeux vers les montagnes. D’où viendra mon secours ? » (Psaume 121-1)

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« Seigneur, mon cœur ne s’est pas élevé et mes yeux n’ont pas regardé trop haut. Je n’ai pas marché dans des voies merveilleuses ni dans les miracles qui me dépassent. Non mon âme s’est établie et est demeurée en silence, comme un enfant sevré contre sa mère, mon âme est comme l’enfant sevré. » (Psaume 131)

« Voici, bénissez le Seigneur, vous les serviteurs du Seigneur, qui vous tenez dans la maison du Seigneur pendant les nuits.

Levez les mains au sanctuaire et bénissez le Seigneur.

Et que le Seigneur te bénisse depuis Sion, lui qui a fait le ciel et la terre. » (Psaume 134) 

La foi des anciens

  « Faisons l’éloge de ces personnages glorieux qui sont nos ancêtres. Il y a des gens dont le souvenir s’est perdu ; il n’en est pas ainsi des hommes de miséricorde, leurs œuvres de justice n’ont pas été oubliées. Leur bonheur durera autant que leur postérité, leurs descendants forment un bel héritage. Leur postérité a persévéré dans les lois de l’Alliance, leurs enfants y sont restés fidèles grâce à eux. Leur descendance subsistera toujours, jamais leur gloire ne sera effacée. Leurs corps ont été ensevelis dans la foi et leur nom vivant pour toutes les générations. Les nations raconteront leurs sagesses, l’assemblée proclamera leurs louanges. » (Si.44, 1, 10-15)

« Jacob appela ses fils et dit : « Réunissez vous que je vous annonce ce qui arrivera dans la suite des temps. » Il les bénit. A chacun il a donné une bénédiction qui lui convenait. » (Ge. 49, 1-28)

« Réjouissez-vous de ce que vos noms soient écrits dans les cieux, pas du reste. » (Lc.10, 20)

« Dieu de qui vient toute paternité au ciel et sur la terre, Toi père qui es Amour et Vie, fais que sur cette terre, par ton Fils Jésus Christ, « né d’une femme » et par l’Esprit saint, source de charité divine, toute famille humaine devienne un vrai sanctuaire de la vie et de l’amour pour les générations qui se renouvellent sans cesse. Qua ta grâce oriente les actions et les pensées des époux vers le plus grand bien de leur familles, de toutes les familles du monde. Que les jeunes générations trouvent dans la famille un soutien inébranlable qui les rende toujours plus humaines et les fasse croître dans la vérité et dans l’amour. Que l’amour affermi par la grâce du sacrement de mariage, soit plus fort que toutes faiblesses et toutes les crises que connaissent parfois nos familles. Enfin nous te le demandons, par l’intercession de la Sainte Famille de Nazareth, qu’en toutes les nations de la terre, l’Eglise puisse accomplir avec fruit sa mission dans la famille et par la famille.

Toi qui es la Vérité et l’Amour, dans l’unité du Fils et du Saint-Esprit. Amen. ». (Jean Paul II)

“Intron Santez Anna, 

Ni ho ped gand joa,     

Mirit tud an Arvor

War zouar ha war vor!”   

“Madame sainte Anne

Nous vous prions avec joie

Protégez nos Bretons

Sur terre et sur mer !”



Deuxième partie

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Les Trinitaires de la sainte famille, veilleurs de la famille

Toute famille est appelée à la sainteté. Mais également à la sainteté du pardon donné. L’illustration la plus belle, la plus représentative est le don de l’alliance, le passage de l’alliance au doigt lors du mariage.

Le cercle est un rond, un espace fermé dans lequel toute la création du couple doit trouver sa place. Le cercle représente l’unité, le lieu de la circulation idéale pour le développement de l’amour. Il est la fonction même de l’harmonie, sans angle ni cassure. Il permet à la vie de se déposer et de se développer en lui-même. Le cercle est donc le chapelet, circularité de la fonction sacrée de l’homme. Il est arc en ciel tendu entre le ciel et la terre. Il est la mémoire du pèlerin quand il circonvolue autour de son point de tension. Il est hostie pour les temps du Cœur. Il est arche pour la mémoire mariale.

En se mariant, l’homme et la femme établissent des premiers repères pour l’espérance de la triangulation, la trinité amoureuse et familiale par l’acte de procréation.

Par trois points équidistants passent toujours un cercle. Par les trois constituants, père, mère et enfant, le cercle est symbolisé sur terre comme au ciel par le Père, le Fils et l’Esprit Saint.

Pour nous encourager dans cette construction de l’espérance d’une sainteté familiale, les modèles, les références ne manquent pas. Citons la sainte Famille de Nazareth, la famille de sainte Anne et Joachim, de sainte Elisabeth et Zacharie, de saint Nicolas de flue, de saint François d’Assise, de sainte Claire d’Assise, de sainte Rita, de sainte Thérèse de Lisieux, et tant d’autres. Etre saints en famille correspond à aimer l’autre au-delà de soi, à désirer la Vie en Dieu, à vivre du pardon. Il s’agit donc d’éviter les écueils, les entraves qui pourraient trouer la coque du navire, faire éclater le cercle et briser l’alliance en la dénaturant.

Voici le scénario catastrophe où toute circulation d’amour se retrouverait rompue ouvrant une brèche pour l’éclatement, l’implosion, l’extinction de la respiration créatrice du couple. De la vie, on passe très vite à la mort. Nous sommes donc appelés à être et à demeurer trinitaires pour l’espérance du monde.

A travers ce livret sur le Pardon de Sainte-Anne-la-Palud, puissions-nous faire désirer pour les hommes et les femmes d’aujourd’hui et de demain, un chemin de lumière entre terre et ciel. Espérer que chaque famille devienne lumière, témoin, veilleuse dans les nuits du monde.

Petit chapelet de sainte Anne

Description : annejoachim

Sans le fil d’or, les grains se dispersent. Et chaque grain est une prière pour constituer l’anneau de l’amour. Le cercle de la prière nous aide à faire mémoire de la vie éternelle déposée en nous pour notre famille.

  Christ vivant hier, aujourd’hui et demain, transmet à nos enfants l’amour de la Vie. Pater.

1-    Sainte Anne, secret du sein de la vie, enseignez-nous la valeur de la maternité. Ave.

2-    Saint Joachim, intime des messages du Père, enseignez-nous la valeur de la tradition. Ave.

3-    Sainte Anne et Joachim, ciment de la Sainte Famille de Nazareth, priez pour nous. Ave.

4-    Sainte Anne, protectrice de la famille, montrez-nous l’anneau de la fidélité. Ave.

5-    Sainte Anne, qui porta la Vierge Marie qui porta l’Enfant Jésus, enseignez-nous la valeur de la filiation et de l’identité. Ave.

6-    Sainte Anne, issue des eaux matricielles sacrées, préparez nos cœurs aux épreuves futures. Ave.

7-    Comme Jacob le fit pour sa famille, sainte Anne demandez pour nous la bénédiction qui nous convient. Ave.

8-    Sainte Anne, mémoire de l’Alliance sainte, bénissez nos unions de la terre de générations en générations. Ave.

9-    Sainte Anne, grand-mère du Ciel, soyez aussi notre grand-mère de la terre. Ave.

10-  Sainte Anne, sein issu des projets d’amour du Père, nourrissez-nous de l’essence de Vérité. Ave.

Description : nouv 166

Itron Santez Anna

Itron santez Anna,                                     

Mirit tud an Arvor                          

War zouar ha war vor.                    

Patronez dous a Vreiz,

Diwallit mad ho pro.

Kreskit ennom ar feiz,

Hirion, warhoaz, atao!

O mamm santez Anna,

Dindan ho itouaskell

Pegen kaer eo beva,

Pegen douse o marvel!

Mamm zantel a Vari,

Ni ho ped gant joa,                         

Salud a greiz kala

Enor ha meleudi,

D’or mamm ha d’on itron!

Au-delà de l’imaginaire, au-delà du rêve, notre action humaine peut toujours, en toute liberté, devenir une action porteuse de mémoire sacrée.

Toi la Palud, tu es traversée depuis toujours par tant d’hommes et de femmes. Tu ramènes à la terre ferme, tu donnes à chacun le roc de l’espérance où tout peut se construire.

Description : annaa

« Plus de quatre cent d’existence ! Y a-t-il un autre pèlerinage breton qui puisse se vanter d’une aussi longue durée ? Et pourtant, depuis sa naissance, que d’évènements hostiles à sa pérennité ! L’écroulement de la Palue dans la mer, les incursions normandes, l’aliénation de la chapelle pendant la révolution, quinze ans de procès pour revendiquer l’héritage antique, et, récemment, la mise sous séquestre…, et le pèlerinage dure et s’accroît. N’est-ce pas là la plus forte preuve que sainte Anne aime toujours ses Bretons et la meilleure assurance qu’elle ne les abandonnera pas ? » ( Abbé J.Mevel)

Description : DSCN0731

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